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La quête de soi à travers l’autre

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La relation est au cœur de l’expérience humaine et c’est la qualité de nos relations et de notre rapport au monde qui conditionne notre bien-être. La nature de la relation que nous entretenons avec nous-mêmes et avec l’autre est toujours dynamique et évolutive et c’est par le jeu des projections que notre image s’affine, se clarifie, se déforme ou se dissout.

La projection de nos croyances

Chacun d’entre nous est le héros de sa propre histoire et de son propre mythe. Notre mythe personnel est le territoire dans lequel nous évoluons, il est constitué de croyances collectives, liées à l’histoire de l’humanité, de croyances sociales, liées à notre conditionnement culturel, et de croyances personnelles, liées à notre histoire familiale et psychogénéalogique.

Ce territoire personnel constitue notre vision de la réalité et la relation à l’autre est le moyen privilégié pour faire vivre ce mythe et le revalider sans cesse. L’interaction avec le monde et les autres nous renvoie constamment à notre territoire de base. Plus nous en prenons conscience, plus nous pouvons questionner ses limites et les repousser pour gagner en liberté.

Notre manière d’interagir avec le monde révèle nos mécanismes de projection et ce que nous devons nous réapproprier ou conscientiser. Vénus, la Balance et la maison VII sont les premiers indicateurs de ces mécanismes mais c’est bien-sûr la totalité du thème qui révèle notre mythe personnel et la façon dont nous le rejouons dans nos relations.

Pour ceux qui ont un complexe profondément enraciné, renoncer à leur mythe équivaut à mourir, car celui-ci constitue le fondement de leur être.

Richard Idemon

La projection de notre ego

L’axe ascendant/descendant nous renseigne sur la formation de l’ego, c’est-à-dire, notre sentiment d’identité individuelle qui nous permet de nous projeter dans la relation avec un « moi » bien défini.

C’est le chemin de la conscience de nous-mêmes (maison I) qui nous mène vers la conscience de l’autre (maison VII). L’autre ne cesse de nous renvoyer notre propre reflet et nous permet d’intégrer des parts de nous-mêmes que nous ignorons ou refoulons et que nous projetons plus ou moins consciemment.

Il serait assurément plus efficace que chacun consente à fournir en particulier l’effort d’une prise de conscience de tout ce qu’il projette sur autrui.

Carl Gustav Jung

Les signes de l’axe ascendant/descendant nous renseignent sur la nature de notre persona (masque social) en maison I, et sur la nature de notre relation au monde en maison VII.

Exemple : maison I Gémeaux = notre sentiment d’identité passera par l’intégration consciente de qualités d’ouverture, de souplesse, d’agilité et de clarté mentale.

Maison VII Sagittaire = l’autre nous ouvre le champ des possibles, il nous aide à élargir notre vision du monde, à repousser nos limites dans un but d’expansion sociale.

Les planètes situées en maison I nous renseignent sur les fonctions auxquelles nous nous identifions le plus.

Exemple : avec Saturne en maison I, nous pouvons nous identifier comme quelqu’un de travailleur, responsable et réfléchi.

Les planètes en maison VII représentent les fonctions que nous n’avons pas encore intégrées et que nous allons rencontrer par l’intermédiaire de la relation.

Exemple : La Lune en maison VII peut indiquer que notre sécurité émotionnelle passe par le besoin d’un partenaire affectueux, tendre et sécurisant. Cette position peut favoriser la dépendance à l’autre et en prenant conscience, nous intégrons notre capacité à nous materner et nous sécuriser de manière autonome.

La projection de notre part masculine et féminine

Anima et Animus

Selon Jung, il existe deux archétypes liés à l’inconscient collectif représentant le principe masculin et féminin.

Les hommes portent en eux une image archétypique inconsciente appelée Anima, qui est une personnification des tendances féminines de sa psyché. L’Anima est associée à la fonction Eros, liée aux sentiments, aux intuitions, à la sensibilité, à l’inconscient. Elle confère le lien et la relation. Dans les mythes ou les contes, l’Anima peut prendre les traits de la mère, la bonne fée, la princesse à sauver…

Les femmes portent en elles l’Animus, qui est une personnification de leurs tendances masculines. L’Animus est associé à la fonction Logos liée à la conscience, l’objectivité, la discrimination. Il confère la réflexion, le raisonnement et la sagesse. L’Animus peut prendre les traits du père, du vieux sage, ou du prince charmant…

Dans un thème masculin, la Lune et Vénus sont des archétypes de l’Anima et nous renseignent sur la manière dont l’homme aborde sa part féminine. Ainsi, l’homme qui est incapable d’exprimer son Anima va-t-il demander à sa partenaire d’assumer sa fonction féminine.

Dans un thème féminin, le Soleil et Mars sont des archétypes de l’Animus et nous renseignent sur la manière dont la femme aborde sa part de masculinité. Si elle la refoule ou l’ignore, elle la projettera sur son partenaire et attendra de lui qu’il exprime ces qualités.

Yin et Yang


L’univers est le cercle au sein duquel interagissent deux principes opposés, le yin et le yang. Indissociables, ils se complétent parfaitement dans un ajustement permanent, pour former l’équilibre harmonique. Le yin est relié à l’obscurité, au froid, à l’humide, à la réceptivité. Le yang est relié à la lumière, au chaud, au sec, à l’action.

Les 12 signes du zodiaque ont une polarité yin ou yang. Les signes de terre et d’eau sont des signes yin, féminins, ils sont récepteurs et introvertis. Les signes de feu et d’air sont yang, masculins, extravertis. Dans un thème, la valorisation de certains signes peut accentuer une polarité et l’on va rechercher à l’extérieur l’énergie manquante.

Exemple = un individu très marqué par l’énergie yin, sensible, affectueux et calme, pourra rechercher un partenaire yang, plus audacieux, dynamique et vivifiant. Son partenaire lui apporte un sentiment de complétude. Il pourra le trouver en lui-même s’il décide d’agir individuellement pour se réapproprier l’énergie manquante et la développer en conscience.

Les notions de « masculin » et « féminin » sont à prendre ici comme des caractéristiques qualitatives qui représentent des polarités opposées et complémentaires. Les perceptions de genre et les stéréotypes qui en découlent sont issues des codes sociaux. À mon sens, l’astrologie moderne doit s’affranchir de certaines représentations sexistes éculées, elle doit évoluer avec son temps et être pratiquée avec une vision plus libre et inclusive.

La dynamique conjugale et les formes de l’amour

La synastrie

En astrologie, la synastrie désigne le fait de comparer deux thèmes nataux pour en dégager la dynamique relationnelle. On peut par exemple voir les points de convergence entre deux personnes, facteurs de fluidité mais de statisme, et les points de divergence, facteurs de tension mais de dynamisme.

La synastrie amoureuse permet de préciser le degré de ressemblance ou de complémentarité entre les deux partenaires et de révéler comment se joue le scénario du couple. Cette lecture renvoie à la dynamique individuelle de chaque partenaire et donc à une meilleure connaissance de lui-même.

Nous ne pouvons apporter dans nos relations rien de plus que ce que nous sommes.

Richard Idemon

Les formes de l’amour

Dans son livre «À travers le miroir », Richard Idemon présente 4 formes d’amour de la Grèce Antique qu’il relie analogiquement aux 4 signes fixes du zodiaque (Taureau, Lion, Scorpion et Verseau) :

  • L’amour epithumia : relié au signe du Taureau, l’amour epithumia se caractérise par l’envie instinctive de toucher, de caresser, d’être pris dans les bras. Ce besoin se traduit dans le corps par une tension interne ayant besoin d’être soulagée. On peut l’associer au sentiment de plaisir lié au stade oral décrit par Freud ; l’envie d’embrasser, de sucer, de mordre, de mordiller. C’est un besoin instinctif et fondamental mais plus facilement refoulé car jugé comme inconvenant.
  • L’amour philia : relié au Lion, cet amour évoque la pulsion créatrice euphorisante liée à l’excitation ressentie par la découverte de l’existence d’autrui. Notre partenaire nous permet de réveiller le héros qui sommeille en nous. Ce n’est pas un amour d’égal à égal : celui qui aime ressent la joie et l’inspiration et libère sa créativité. Le partenaire n’est qu’une extension de lui-même lui permettant d’attiser sa flamme créatrice. Quant à l’être aimé, il se voit gratifié d’une auréole de « muse » qui augmente son sentiment de valeur personnelle.
  • L’amour eros : relié au Scorpion, cet amour naît d’un désir de fusion avec l’autre. Le Scorpion trouve son inspiration en stimulant son partenaire et en l’amenant à la communion des âmes, ce qui implique de s’ouvrir à l’autre, s’abandonner, mourir en tant que « je » pour fusionner l’âme avec autre chose que soi. Le Scorpion est en quête de cette énergie extatique, qui par définition ne dure pas, et implique nécessairement la séparation, le renoncement et la souffrance. La quête de l’autre revêt alors une fonction cathartique et l’union permet le rituel régénérant. C’est un moyen de purification et de purge émotionnelle.
  • L’amour agapè : relié au Verseau, cette dernière forme d’amour nous parle d’un amour inconditionnel, libéré de tout besoin instinctif, égotique ou émotionnel. C’est une forme d’amour divin qui ne doit pas subir d’attachement, il est libre de toute forme d’assujettissement. La relation doit procurer suffisamment d’espace et de liberté pour l’expression individuelle. Elle pourrait se résumer ainsi « je t’aime suffisamment pour te laisser être ce que tu es, même si tu dois partir ».

Ces formes d’amour symbolisent différents processus d’intégration et selon notre évolution affective, nous projetons nos besoins plus ou moins intensément et consciemment dans l’être aimé et nous lui faisons peser la responsabilité d’y répondre.

Il est difficile de satisfaire ces 4 niveaux d’amour avec la même personne et simultanément. Nous sommes si occupés à chercher et attendre cette unique personne qu’il nous reste très peu de temps à consacrer à nos amitiés ou au développement de notre créativité.

Richard Idemon

L’outil astrologique nous permet donc de préciser ce que nous sommes le plus susceptible de projeter dans nos relations et le chemin nous permettant d’intégrer les contenus psychiques que nous ignorons ou rejetons.

Bibliographie : « À travers le miroir », Richard Idemon – « Les défis de la relation en astrologie humaniste », Jean-Jacques Prade – « Le zodiaque a-t-il un sexe ? », Mathilde Fachan

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